Les prochaines portes coupe-feu battantes Portafeu ont été soumises ces derniers mois à toute une batterie de tests, en interne comme en externe... Responsable R&D chez Portafeu, David Baudouin s'exprime sur ce passage au feu réussi.
Les portes coupe-feu battantes 4h : une innovation ? On ne saurait mieux dire ! Figurant sous peu au catalogue de Portafeu, elles ont été soumises ces derniers mois à toute une batterie de tests, en interne comme en externe, sur lesquels revient David Baudouin, notre Responsable R&D. Tout est parti d’un besoin… de « base ». Quel est-il ?
David Baudouin. Les portes coupe-feu battantes 4h sont destinées principalement aux bases logistiques, un gros marché pour nous. Alors, qu’observe-t-on sur place ? Imaginez de grandes cellules, chacune séparée des autres par des murs coupe-feu 4h, avec sur chacun de ces murs, des portes de recoupement pour faire barrage au feu d’une cellule à l’autre. Historiquement, on mettait deux portes coulissantes 2h au niveau des passages inter-cellule. Puis, il y a 3 ans, nous avons sorti la première porte coupe-feu coulissante 4h, afin d’apporter une solution innovante aux bases logistiques dont la superficie tend à croître d'année en année, imposant des murs séparatifs coupe-feu 4h.
Cependant, il fallait aller encore plus loin. Nous allons désormais proposer une porte coupe-feu « battante » 4h, en lieu et place d’une solution « deux portes battantes 2h » jusqu’alors installée (avec un SAS obligatoire pour décaler les portes qui se retrouvaient encore nez-à-nez). Un SAS supprimé avec un « combo » coulissante/battante, c’est plus rationnel et plus efficient.
« LA PARTIE TESTS RÉSISTANCE AU FEU
EST À PRÉSENT PARFAITEMENT VALIDÉE »
L’industrialisation de ces portes coupe-feu battantes 4h est prévue à la rentrée. Auparavant, il y a eu des pré-séries, mais également des tests opérés en interne. Comment s’est passé ce (premier) passage du feu ?
D. B. Il est bon de revenir ici sur le déroulé. Cela fait déjà un an que nous sommes sur ce projet : de la conception de ces portes en mars 2022 aux premiers essais feu d’orientation, en passant par un premier essai feu officiel, opéré chez EFECTIS en décembre dernier et un prochain bêta test prévu chez l’un de nos clients en septembre prochain.
Tout commence toujours par des tests d’orientation, afin de nous assurer ainsi de la bonne orientation à opérer et du bon « sandwich » isolant à trouver, car il s’agit toujours d’avoir l’isolant le moins riche possible. Tout le pari tient ici. Ce n’est pas de faire une porte coupe-feu 4h qui se révèle le plus compliqué, c’est de s’assurer que même plus résistantes, et donc plus lourdes, elles restent manœuvrables et… montables !
De quoi dans la foulée passer sous les fourches caudines - mais nécessaires - d’EFECTIS, laboratoire agréé par le ministère de l’Intérieur. Tel le lion qui traverse le cercle de feu, vous avez su convaincre sous les applaudissements ?
D. B. Le premier test ne s’est pas déroulé comme prévu. Mais cela fait partie du pourcentage "d'effets indésirables" pouvant faire échouer un essai de résistance au feu, et dont nous n'avons pas la maitrise. Nous avons revu notre copie et repassé le test en février dernier qui, lui, s’est bien passé. La partie tests « Résistance au feu » est à présent parfaitement validée. Le procès-verbal de classement est en cours de rédaction.
Alors, qu’est-ce qu’il s’est produit lors du test initial ? Pour réaliser ce test, deux portes à un vantail sont posées côte à côte dans un portique béton et dans un sens différent. Le but est de valider les deux sens d'exposition au feu, à savoir "feu côté paumelles" et "feu côté opposé aux paumelles". L'ensemble est mis en applique sur un four à brûleurs à gaz. On simule une montée en température progressive de 0 à 1200°C en fin d’essais. Mais en vue de valider le bloc-porte, plusieurs critères sont analysés :
- on relève la température sur le bâti et le vantail de la porte, sachant que pour avoir les classements E 240 et EI2 240, suivant les normes EN 1634 et EN 1363, on ne doit pas dépasser sur chaque point mesuré 180°C ou 140°C en moyenne pour le vantail et 360°C sur le bâti. Telles sont les limites !
- le critère d’étanchéité est aussi à considérer, ce qui signifie que pendant 4h aucun passage de flamme ne doit être observé. Or sur le 1er essai, nous avons eu un passage de flamme sous l'une des deux portes, phénomène que nous n'avons pas observé lors de nos différents essais d'orientation, et nous obligeant à enrichir le bloc-porte à ce niveau afin d'être reclasser par l'intermédiaire d'un second essai de résistance au feu.
Nous avons fait montre de notre rigueur, parfaitement actée par EFECTIS, et par là même relevé le défi de continuer à développer des produits innovants sur le marché des portes coupe-feu.